On connait (plus) la chanson !

22/02/2015 19:17

Vendredi 20 février 2015, nous étions à Whistler, mais je vous parlerai plus tard de la neige, de la sortie dans le bus scolaire, bla, blas, bla… Comme dirait Scotti ! Je brûle d’envie de vous raconter un petit moment de vie délicieux.

La journée était pratiquement terminée ce vendredi, il me restait une petite heure à tuer dans Whistler Village, je flânais de boutique en boutique, juste pour voir, comme ça.

J’en aperçus une qui me paraissait vraiment toute petite, je rentrais… C’était une boutique de fringues, tout ce qu’il y a de plus normal. Seule la taille exiguë la différenciait des autres. Elle était “big as a closet” (grande comme un placard), c’est une expression que j’ai retenue, car je sais maintenant qu’il faut aller dans le placard d’eau pour faire pipi, ici au Canada (Watercloset)

Je rentrais donc et je me sentais aussi à l’aise qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Étant de Limoges, je mesure parfaitement la délicatesse que cela exige ainsi que l’attention que cela requiert pour ne pas tout renverser. Soudain, je stoppe mes pas ! Je reconnais une musique que j’adore, mais que je n’ai pas entendue depuis longtemps ! Je tends l’oreille soigneusement et me dirige tout droit vers la jeune vendeuse qui était en train de replier ce qu’un pachyderme précédent avait retourné.

Très naturellement, je lui demande :

- Do you known this song ? Tout en lui indiquant de la main les haut-parleurs.

Elle me répond un truc incroyable… Je ne sais même pas si je dois l’écrire… Franchement, il me faut un gros mental pour surmonter ça, elle me rétorque :

- I don’t speak french, can you speak english?

Ouh… Je m’étrangle. Suis-je aussi “bad” que ça pour qu’une personne ne capte pas que j’utilise l’anglais ? Je me figure à Montmartre en train de dessiner, de tendre mon oeuvre aux passants et entendre un type me lancer : «monsieur, vous pourriez me faire un dessin (sic) ?» Imaginez la tête de ce «Michelangelo». Je vous l’avais dit que c’était un truc de ouf… Mais sans me démonter, car mon urgence n’était pas de lui faire un exposé, je me dirige vers la vendeuse, on va dire un peu plus mature. ELLE, elle m’avait compris ! Elle prête attention à la radio, mais elle ignore le titre. Comme le magasin n’était pas bien grand, les autres clients se sont rapprochés à l’écoute du tube et de l’énigme en question.

Survient dans mon dos, une sorte de Crocodile Dundee, à la carrure de John Wayne et la tête de Robert Mitchum. Il me dit :

- Je connais, c’est un truc ancien ! affirma-t-il !

Moi, j’opinais du chef, confirmant sa pensée. J’ai entendu le mot “vintage”, mais j’ai eu du mal à comprendre ce qu’il racontait. Mais, je n’ai pas osé lui lâcher, “can you speak english, please?” Je ne vous fais pas un dessin !

Et là, la lumière fût lorsqu’il massacra le nom de John Travolta avec un accent dont j’ignorais autant l’origine que l’existence même ! Les autres clients semblaient d’accord avec lui, la vendeuse en chef, aussi. Mais il fallait trouver l’interprète du tube. John Wayne dégaina son iPhone comme dans Fort Alamo ! ! J’avais eu la même idée, mais j’avais été trahi par le wifi…

Sauf que pour le cow-boy, ça devrait le faire… Bon sang ! Il est éteint ; il faut le rallumer, ça va prendre des plombes et la chanson sera achevée ! C’est la panique maintenant dans le magasin, les quatre ou cinq clients jouent à “questions pour un champion” ou “Ford Boyard” lorsqu’on s’y met à plusieurs pour répondre aux indices. C’est finalement l’épouse de John Wayne qui appuie sur le champignon la première : “c’est Disco Inferno”, lança-t-elle ! La vendeuse se pressa de me l’écrire sur un post-it pour pas que je l’oublie !

«Yesssss», fis-je soudain lorsque la mémoire (la lumière ?) me fut revenue. Et John Wayne de reprendre toujours avec la bouche déformée :

- John Travolta in Saturday night fever ! Yeaaaah ! Voilà la chanson mythique qui voit John Travolta traverser la piste seul, sous les néons au rythme d’un son du diable. Ça dure 10 minutes, c’est la séquence que l’on a tous vue et revue ! Attention, ça n’est pas "Stayin’ Alive" des Bee Gees, celle-ci, même la jeune vendeuse doit la connaitre.

À cet instant, il y eut un vrai moment de bonheur ; j’ai senti que tout le monde était content (pour moi) d’avoir trouvé le nom de ce tube ancien. Car la radio était déjà passée à autre chose. C’était vraiment drôle, pour un peu, John Wayne nous aurait écartés avec sa force éléphantesque, et aurait chorégraphié en live ! Il aurait été fier ce vendredi soir.

Après échanges de larges sourires avec tous mes nouveaux amis musiciens, je me tournais vers ce cow-boy à qui il ne manquait que le chapeau. La soixantaine, des épaules énormes, le teint bronzé, la chemise entre ouverte, je luis dit :

- Thanks “guys”, your’re my angel today, sure ! Il me regarde en s’esclaffant et me répond :

- Normal Guys, I come from Los Angeles ! 

Si voulez vous régaler, et retrouvez votre jeunesse, il n'y a plus qu'à cliquer ;) 

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