Standing ovation

10/02/2015 19:26

« Whos has forgotten his iphone please? » P…, m… (quand je vous dis que le naturel…), “It’s mine” fis-je en levant le doigt, « I’m sorry », mais heureux de retrouver mon compagnon de voyage. Iva me le tend avec un regard qui dissimule mal sa pensée, genre : « ça ne pouvait être que toi » J’étais sûr pourtant d’avoir refermé le contentieux avec celle qui s’occupe des activités le vendredi, dois-je le rappeler.

J’ai donc interrompu Scotti et le cours ou chacun racontait son week-end pour recueillir un superbe “standing ovation” ! de la part de mes camarades.

Il faut dire qu’à présent je mesure complètement ce que représente pour moi aujourd’hui cet outil. Je vous passe le chapitre : “on est trop connectés, on ne se parle plus, on s’isole, bla, bla, bla” comme dirait Scotti. C’est marrant cette exclamation qui se dit aussi ici. Ce n’est pas faux, certes, mais pour ma part, je prends conscience que c’’est surtout un superbe et très efficace outil d’apprentissage. Je rappelle que le français est interdit de séjour (la langue, pas moi sauf avis contraire d’Iva) chez SCLI. Aussi, dès qu’un mot vient à manquer, une expression difficile, une nuance à éclaircir, je tapote mon téléphone et la lumière fut ! Je précise que c’est complètement autorisé bien sûr. Je conserve ensuite ce précieux “hoard” (magot) dans mes favoris et je relis ma liste le soir avant de dormir, bercé par la voix qui me remémore la prononciation approuvée : c’est prodigieux pour l’apprentissage. Et pratique pour ma part.

Voilà, c’est une méthode, il y en a sûrement d’autres, mais chacun doit faire en fonction de ce qui lui convient le mieux. Au fil des jours, je commence à davantage cerner ce que j’entends. Je lance un appel à tous les collèges et lycées : laisser les “djeuns” se connecter durant les cours afin d’être meilleur… mais, peut-être que ça se fait déjà à la fac… Tiens, j’irai m’inscrire quand je serai de retour, juste pour voir.

Sinon, Alexandro a consommé  mon “paper tissue” (mouchoirs en papier), il est quelque peu malade. Depuis une semaine, il met des chaussures, donc, il n’a pas l’habitude de porter des chaussettes à Manaus, ça doit être ça ! Jonathan a passé un week-end sympa, je l’écoutais raconter ses sorties à d’autres élèves, des Japonaises qui avaient l’air fascinées par ses récits. Je l’aime bien Jonathan, on se marre surtout quand on se vanne en anglais, il a du répondant et il termine toutes ses phrases d’un grand rire carnassier ! À la récré, la salle s’arrête de vivre à chaque ponctuation de Jonathan.

Je discute aussi beaucoup avec Abdullah, autre personnage attachant. La semaine dernière, il m’a demandé si je connaissais Lewis…Après réflexion, je lui explique :

  • J’en vois au moins deux, mais il doit y en avoir d’autres…

Aussi, je cite naturellement, Carl Lewis et Jerry Lewis ,comme ça au hasard.

Sa tête réprobatrice me signale qu’il doit y avoir erreur sur la personne… Il reprend en français dans le texte s’il vous plait “Lewis quatorze…”

14 secondes au 100 mètres ce n’est pas possible donc, ce n’est pas Carlito, et 14 ans comme acteur pour Jerry Lewis ? comme je n’en sais rien, je me dis que ce n’est pas lui non plus… Il lâche le dernier indice du rébus : “vers ça yé…” (long silence de ma part)… Versailles ! ahhhhh, Lewis… Louis, dis-je bien fort, Louis IX !

  • “Yes, I known” reprit-il fièrement.

Et moi d’être encore plus heureux de constater, qu’Abdullah rayonne de connaissances de l’histoire de France. Depuis, il a évoqué Charles de Gaulle et il aime bien me taquiner en m’appelant François Mitterand. 

Lewis vs Louis : avouez que c’était quand même improbable d’entendre le nom du Roi soleil, vous aussi, vous auriez séché !

Enfin, “I returned home“. Le soir je préfère prendre le Bus 8, ce qui me fait traverser tout le downton à pied, mais qui a l’avantage de ramener ensuite directement chez Benita. J’aime bien garder cette petite heure pour marcher, être curieux, regarder ce qui se passe. Nouer quelques conversations. Ça me permet aussi de mettre en pratique ce que je viens d’apprendre. Tiens aujourd’hui, j’ai adoré une expression : “to fufill to mission” (remplir sa mission, son but). C’est que je tente de faire tous les jours ;)

Vous pouvez aller consulter la rubrique photo, j'en ai mis quelques unes supplémentaires.

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